jeudi 25 octobre 2012

Témoignage : l’allaitement maternel

Dans mon billet Allaitement... Pressions sociales? Je vous avais mentionné que certaines amies « pourraient vous raconter une histoire où l’allaitement maternel n’a pas été aussi facile qu’on le dit ». Et bien, quelques jours après la publication de mon billet, j’ai lu cet article d’une connaissance, Chantal Darcy, qui parlait de cette question.

Je lui ai donc demandé s’il était possible pour moi de publier son texte dans mon blogue pour enrichir le sujet de son point de vue et vous permettre de découvrir l’écriture d’une auteure invitée.

Quand maman va… tout va…


Tout s’annonçait pour être rapide et sans complication. À mon arrivée à l’hôpital, j’étais à 4 cm et 40 min plus tard, sans épidurale, j’avais ma petite fleur dans mes bras. Denise, l’infirmière qui m’a accompagnée, m’a bien dirigée et m’a mise en totale confiance. Ma belle Marguerite pesait 8.02 lb à la naissance et mesurait 21 pouces.

Le tout s’est compliqué lorsque le Dr Kawerck est arrivé, et ce juste au bon moment, car lorsqu’elle a essayé d’enlever mon placenta, il s’est désagrégé. J’ai fait une hémorragie à cause que mon utérus ne voulait plus se recontracter.

Je vous avoue que les heures suivantes ont été très douloureuses, le personnel a travaillé très fort afin que l’hémorragie cesse et pour enlever les morceaux de placenta. J’ai reçu 4 piqûres pour provoquer des contractions afin que l’utérus se referme. J’ai donc été en contraction pendant plus de 6 heures après l’accouchement. Je dois remercier les infirmières et Dr Kawerck qui ont travaillé avec acharnement afin de m'éviter le bloc opératoire et les transfusions de sang.

Je suis resté une journée et demie à l’hôpital, car j’ai rapidement repris des forces et ma cocotte était en parfaite santé. J’avais hâte de retourner chez moi pour voir toute ma famille réunie.

L’allaitement


L’allaitement allait super bien. Marguerite était la championne de la prise du sein. Elle buvait toutes les 3-4 heures avec enthousiasme et entrain. Quel bonheur! Je pouvais faire des petites siestes et j’avais du temps avec mes poulettes; pour jouer avec elles.

La première rencontre chez le pédiatre a provoqué le début de mes inquiétudes… J’ai la même pédiatre pour Margo que pour mes trois autres filles. Je l’aimais beaucoup, mais en même temps, tout allait toujours bien.

Mercredi, lors de ma première visite avec Marguerite le pédiatre m’a avisé qu’elle n’avait pas pris suffisamment de poids donc je devais l’allaiter toutes les 2 heures. Elle voulait me revoir tous les deux jours jusqu’à ce que ma petite fleur prenne au moins 30 grammes/jour.

Vendredi, ma petite puce avait pris que 10 grammes donc elle voulait que j’ajoute du lait en formule. Elle me conseillait de coller un tube à mon sein afin que mon bébé prenne le sein et la formule en même temps. Je dois vous avouer que de réveiller ma fille pour qu’elle boive toutes les deux heures était contre mes convictions, mais comme je voulais qu’elle engraisse, j’ai écouté le pédiatre. Ma fille buvait avec moins d’enthousiasme, elle était fatiguée et je me sentais toujours les seins vides. Je n’ai pas mis de tube à mon sein. Mon mari a commencé à donner une bouteille de 3 oz le soir. J’étais prête à prendre le risque que Marguerite prenne seulement le biberon, car je faisais confiance à ma cocotte : si elle voulait uniquement la bouteille, c’était parce que c’était mieux pour elle!

Retour chez la pédiatre


Deux jours plus tard, elle n’avait toujours pas pris le poids exigé par le médecin même si je la réveillais pour la mettre au sein toutes les 2 heures. Elle m’a donc prescrit des produits naturels. Je devais prendre 15 pilules par jour pour augmenter la qualité et la quantité de mon lait. Je devais aussi prendre 2 pilules de collasse et mes pilules pour l’anémie. OUF, c’est de la pilule!!!!! 

Je devais allaiter jour et nuit toutes les deux heures. Je me sentais de plus en plus fatiguée et je n’obtenais aucun résultat. Mon mari avait seulement pris 2 semaines avec moi donc j’allais toujours seule au rendez-vous et je dois vous avouer que je voulais tout laisser tomber.

Une conseillère à l’écoute


Par chance, Nathalie Séguin, propriétaire de Maman Zen, est venue me rendre visite pour voir comment se déroulait mon allaitement. Nathalie a plusieurs cordes à son arc : professeur yoga maman-bébé, yoga prénatal, accompagnatrice à la naissance, professeur de massage pour bébé et conseillère en lactation! Elle m’a demandé premièrement ce que je désirais. Elle était à l’écoute, quel bonheur!!! 

Nathalie a regardé le carnet de Marguerite pour analyser les gains de poids, la prise au sein… et elle m’a redonné une qualité de vie!!! Ne plus réveiller ma fille, l’allaiter toutes les 3-4 heures et/ou à la demande, et ne plus la réveiller la nuit, me reposer… Marguerite est une bonne poulette de 8 lb! Bref, suite à tous ses précieux conseils, MA FILLE A PRIS 40 grammes / jours!!! Maman est en forme, ma production de lait est abondante et Marguerite boit avec appétit! La solution était de me faire confiance et de continuer à allaiter comme je le faisais lors de sa naissance. Youpi!!!!!!!!!!!!!!!!!


Quand on est fatiguée, nous sommes plus vulnérables. Il est important de bien analyser lorsqu’on fait des choix et/ou des changements, car c’est nous qui vivons avec les conséquences!

Merci Nathalie d’avoir sauvé mon allaitement!
Conseillère en lactation
Nathalie Séguin
514-453-0440
www.mamanzen.ca


Chantal Darcy







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En bref

Ce texte a déjà suscité plusieurs réactions dans le cercle de mamans de Chantal, j’espère qu’il sera utile à d’autres mamans. Comme il est mentionné dans le billet, il existe plusieurs ressources dans le domaine de la lactation :

Pour celles qui sont à la recherche d'un médecin voici un article du site mamanpourlavie.com qui pourrait être intéressant.

Merci à Chantal Darcy pour sa participation.

mardi 23 octobre 2012

Mémo


Coucou,


Je sais que je n’ai pas écrit depuis plus d’une semaine. Ne vous inquiéter pas je n’ai pas oublié que je tiens un blogue. Mais la vie oblige, j’ai recommencé à travailler, j’ai un travail de session à remettre prochainement. Je dois donc m’habituer à un nouveau quotidien.

Je suis déjà entrain de préparer de nouveaux textes pour le blogue. Je vous promets des billets dès cette semaine. Le quotidien, ça m’inspire toujours, alors j’ai quelques surprises qui sont en production.

Alors, sur ce, je vous laisse pour mettre la dernière main à certains textes.
Et vous pourrez lire, rire et commenter mes billets très bientôt.

mardi 16 octobre 2012

Allez Hop ...en cuisine

Comme je vous ai déjà dit dans un autre billet la rencontre entre Chloé et Maman a changé certaines choses à leur routine quotidienne. Avant si l’on me demandait ce que je faisais pour le souper, je passais la parole à mon copain. Je n’étais même pas sûr des appareils que j’avais à ma disposition.

Mais avec la liberté du congé de maternité et les nombreuses heures où ma fille dormait (lors des premiers mois), j’ai dû me trouver des activités. Facebook, on fait le tour pas mal vite. J’ai donc entamé une relation très sérieuse avec ma cuisine.

Les premières fois


Les premières fois où j’ai commencé à fréquenter ma cuisine et à avoir une relation régulière avec mon four, c’était pour désinfecter les biberons, les nettoyer et ensuite stérilisé l’eau des dits biberons. Cette relation est arrivée très tôt, puisque ma fille a commencé l’allaitement mixte (allaitement maternel et biberon) dès ses premières semaines de vie. Donc quotidiennement je devais collaborer avec mon four et nous avons développé une amitié; nous nous sommes habitués l’un à l’autre.

Des rencontres de plus en plus régulières


Puisque les débuts étaient agréables et que les moments partagés ensemble étaient un réel plaisir, nous avons décidé de pousser les choses un peu plus loin. Nous avons donc d’un commun accord passé à l’étape suivante : l’élaboration des purées.




Et oui, à un certain moment, le nourrisson devient un bébé beaucoup plus vigoureux et l’introduction de l’alimentation solide fait son apparition. Et croyez-moi, après avoir testé les purées commerciales, vous aussi vous vous trouverez un super talent de préparatrice de purées.  
 
C'est à ce moment-là, que les choses sont vraiment devenues plus intimes. J’ai même sorti le mélangeur de sa cachette pour faire autre chose que des smooties alcoolisées. J’ai sacrifié son utilité unique pour lui trouver une seconde vie : les purées. Je devenais petit à petit une vraie spécialiste des instruments culinaires. Et notre relation se bâtissait de plus en plus sur des piliers solides et semblait devenir permanente.

Les premiers moments de l’attachement


Après avoir passé de si bons moments en sa compagnie et avec tous les moments libres à ma disposition, je me suis dit qu’il serait temps de passer aux choses sérieuses. J’ai donc commencé à réellement cuisiner. Eh oui, moi j’ai commencé à cuisiner.

Ce n’est pas mon copain qui va s’en plaindre. (Le seul brin de jalousie que j’ai ressentie de sa part, c’est le reproche de ne pas avoir commencé à cuisiner plutôt!)

Je vous dis, cette relation est tellement devenue importante que je suis même allé plus loin... jusqu’à fouiller sur des sites afin de dénicher de nouvelles recettes. Oh oui, c’est rendu du sérieux.

Je prends même des risques : j’ajoute des ingrédients qui ne figurent pas sur la recette originale. Imaginez ! C'est fou ce que les hormones arrivent à nous faire faire.

La prochaine étape


Le bébé va bientôt devenir une fillette assez grande pour manger avec papa et maman. 
De nouvelles aventures à venir!


À suivre... 



samedi 13 octobre 2012

Allaitement ... Pressions sociales?

Cette semaine, comme tous les soirs, mon conjoint et moi nous terminons notre soirée en écoutant les nouvelles. À la une du Télé-Journal de Radio-Canada la question de l'allaitement... surprise. 

Suite à la publication d'une vidéo promotionnelle sur le côté GLAMOUR de l'allaitement; avec comme porte-parole Mahée Paiement, Radio-Canada nous présente un reportage sur la question des pressions sociales que peuvent ressentir les mères face à l'allaitement.



Mon copain plutôt surpris me demande: « As-tu vraiment ressenti une pression? Vraiment, ça existe? »

Et bien... oui, il existe une certaine pression pour allaiter. 

Mon choix personnel

Personnellement, je voulais allaiter, mais je ne voulais pas le faire longtemps. Toutefois, je voulais le faire seulement pour les premiers mois de la vie de ma fille. Je pensais le faire pour environ trois ou quatre mois; et ensuite, j'ai décidé de le faire pour la période hivernale et grippale (mais madame a décidé d'arrêter d'elle-même en février). Mais en même temps, je n'ai pas voulu suivre de cours prénataux puisqu'on y fait une fixation sur les bienfaits de l'allaitement. Nous présentant cette option comme le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à notre nouveau-né. Lorsqu'on est enceinte, c'est un sujet sur lequel on nous bombarde d'informations. 

Tout le monde nous pose quatre questions lorsque nous sommes enceintes : 
  • C’est une fille ou un garçon? 
  • Quelle est la date prévue d’accouchement? 
  • Vas-tu prendre l’épidurale?
  • Penses-tu allaiter? 
Et la réponse à la question « Penses-tu allaiter? » est bien souvent « Oui oui, c’est sûr... si ça fonctionne. » 


J'ai pris la décision d'allaiter. Je crois bien de façon libre, mais... 


La deuxième nuit de vie de ma fille, le premier matin à la maison, je me suis réveillée avec une gerçure terrible au sein à cause de l'allaitement. Juste l'idée que ma fille se collerait encore une fois sur mon sein me faisait mal... alors imaginé lorsqu'elle la faisait pour le vrai! Mon conjoint voyant la douleur sur mon visage et dans mes plaintes, dit alors : « Ça n’a pas de sens, je prépare un biberon ». Deux émotions se contredisent, le soulagement d’une solution... je ne peux vraiment pas continuer à allaiter comme ça, mais au même moment le sentiment d’échec d’avoir déjà manqué la première chose que je devais réussir si naturellement. 

Pourquoi ce sentiment si l’allaitement était un choix libre? 

Libre? Oui je le pense, mais en même temps il y a une pression sociale sur les bienfaits de l’allaitement et un encouragement malsain sur le fait que toutes les femmes doivent allaiter; que c’est naturel et tellement facile. Et pour moi c’était vrai ça été facile, ma fille se serait rendu par elle-même au sein si je ne l’avais pas mise et elle savait comment faire (en dehors de la gerçure, je n’ai pas eu d'autres complications). Mais en même temps, plusieurs de mes amies, nouvelles mamans, pourraient vous raconter une histoire où l’allaitement n’a pas été aussi facile qu’on le dit.

Je n’ai rien contre l’allaitement, rien contre ça promotion. Mais en même temps on ne fait que nous chuchoter l'existence d'alternatives et que l’allaitement ne fonctionne pas pour toutes ! Et bien souvent on nous suggère de tirer notre lait et de le donner au biberon avant de totalement arrêter d’essayer. Comme dans toutes choses, je prône l’information et non pas la désinformation. Je crois que le message de fond de cette campagne est bon; à des générations avant nous on a interdit l'allaitement maternel, mais peut-être faudrait-il mieux recadrer le message. Je souhaite seulement que les mamans ne se sentent pas coupables lorsqu’un pépin survient. Parce qu'avec un nouveau-né dans les bras, nous avons déjà bien d’autres soucis à nous faire. Parce que présenter l’allaitement comme la meilleure chose pour les nouveau-nés peut culpabiliser les mères qui ne peuvent offrir cette option. Il est important de faire savoir qu’il s’agit d’une OPTION

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Mahée Paiement sera présente à Tout le monde en parle ce dimanche pour parler de cette campagne.
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La campagne GLAMOUR fait du bruit sur le web
Comme je ne suis pas la seule qui a décidé de participer au débat sur cette question cette semaine. J'ajoute ici un lien du blogue de Mylen Vigneault sur le site Yoopa.ca qui parle aussi de la question. Puisque j'ai trouvé son billet intéressant.

jeudi 11 octobre 2012

Maman: redéfinition de la femme



Je désirais être une femme de carrière, je ne pensais pas vouloir d’enfant et je ne pensais pas avoir d’enfant. Et en mars 2011, la petite barre est apparue... une décision s’impose. J’ai donc décidé d’être maman (puisqu'au Canada je peux encore prendre cette décision). 

Première crise


Parce que mon cerveau n’avait, jusqu’à ce moment-là, aucune section de rétention concernant l’information sur la marmaille. Je réalise que je dois apprendre en seulement 9 mois ce que toutes les femmes apprennent en 20 ans. En bonne universitaire, je cours à la librairie, j’achète un livre sur la grossesse et les nouveau-nés (ma nouvelle bible) et je commence mon apprentissage. Mais je ne suis pas si naïve, je sais bien qu’il y aura une grande différence entre la théorie et la pratique. Et comme de fait, la théorie, c’est bien pour nous diriger, mais la pratique c’est toute autre chose.

Heureusement, j’ai des amies qui m’entourent qui ont des enfants et qui sont déjà passées par là. Elles me fournissent de bons conseils, de l’assistance, une bonne dose de patience afin de répondre à chacune de mes questions. Elles ont aussi la gentillesse de me fournir une multitude de sites web pour compléter mon éducation de mom-to-be. Et des découvertes, j’en ai fait plus d’une. Une première crise qui fut aisément gérable. 

Deuxième crise


Quand on désire être une femme de carrière, on se connaît, on sait où l’on veut se rendre. Ma route n’était pas toute tracée, mais j’en connaissais les limites et les choix qui pouvaient survenir, ainsi que les montagnes à gravir. Toutefois, avec ma décision, vient le changement radical de cap et les limites deviennent alors plus floues voir inconnues. J’étais, je suis et j’ai toujours été heureuse de ma décision, même lorsque quotidiennement, le matin, l’après-midi et à tous autres moments (trop souvent) je rencontrais la bol de toilette et les désagréments de la maternité, même aujourd’hui encore lorsque mes nuits sont entrecoupées ou trop courtes.

Malgré tout, j’ai commencé à avoir des craintes, et une plus particulièrement. J’avais peur de perdre Chloé au profit de Maman. De ne plus me reconnaître, d’être une autre que je ne connaissais pas, à qui je devrais m’adapter ou renoncer à cette Chloé que j’aimais bien.

Par chance, par hasard, au bon moment, je suis tombé sur cette lettre, ce petit bijou écrit par Martin Petit  qui soulevait cette crainte, mais me la montrait d’une façon tellement différente. J’ai alors commencé à comprendre que Chloé et Maman n’étaient pas vraiment étrangères l’une à l’autre. Que le choc de la rencontre entre ses deux femmes allait sûrement se produire, mais que bien rapidement elles deviendraient des alliées inséparables.

Aujourd’hui quand je raconte cela, j’ai ce petit sourire en coin, parce que je comprends tellement cette Chloé, mais en même temps, je sais qu’elle est bien heureuse que Maman et elle se soient rencontrées et que Maman ne lui a pas tout enlevé. Bien au contraire, Chloé aussi a appris quelques petites astuces à Maman.



Ma redéfinition a été une des choses à laquelle j’ai beaucoup réfléchir durant ma grossesse (en 2011) et drôlement aucun livre ne parlait du sujet qui me préoccupait. Il y avait des sections sur toutes les autres « redéfinitions » : Redéfinition du couple avec bébé, « Et papa dans tout ça », Les hormones et les émotions, etc. On considère tellement que la grossesse est une étape heureuse, normale, voulue de la mère qu’on ne soulève pas ce type de questionnement. Et pourtant je suis bien certaine que d’autres mom-to-be font face à un questionnement similaire, la remise en question du nouveau moi.