Je désirais être une femme de carrière, je ne pensais pas vouloir d’enfant et je ne pensais pas avoir d’enfant. Et en mars 2011, la petite barre est apparue... une décision s’impose. J’ai donc décidé d’être maman (puisqu'au Canada je peux encore prendre cette décision).
Première crise
Parce que mon cerveau n’avait,
jusqu’à ce moment-là, aucune section de rétention concernant l’information
sur la marmaille. Je réalise que je dois
apprendre en seulement 9 mois ce que toutes les femmes apprennent en 20 ans.
En bonne universitaire, je cours à la librairie, j’achète un livre sur la
grossesse et les nouveau-nés (ma nouvelle bible) et je commence mon
apprentissage. Mais je ne suis pas si naïve, je sais bien qu’il y aura une
grande différence entre la théorie et la pratique. Et comme de fait, la
théorie, c’est bien pour nous diriger, mais la pratique c’est toute autre
chose.
Heureusement,
j’ai des amies qui m’entourent qui ont des enfants et qui sont déjà passées par
là. Elles me fournissent de bons conseils, de l’assistance, une bonne dose de
patience afin de répondre à chacune de mes questions. Elles ont aussi la
gentillesse de me fournir une multitude de sites web pour compléter mon
éducation de mom-to-be. Et des
découvertes, j’en ai fait plus d’une. Une première crise qui fut aisément gérable.
Deuxième crise
Quand on
désire être une femme de carrière, on se connaît, on sait où l’on veut se
rendre. Ma route n’était pas toute tracée, mais j’en connaissais les limites et
les choix qui pouvaient survenir, ainsi que les montagnes à gravir. Toutefois,
avec ma décision, vient le changement radical de cap et les limites deviennent
alors plus floues voir inconnues. J’étais, je suis et j’ai toujours été heureuse de
ma décision, même lorsque quotidiennement, le matin, l’après-midi et à tous
autres moments (trop souvent) je rencontrais la bol de toilette et les désagréments de la maternité, même
aujourd’hui encore lorsque mes nuits sont entrecoupées ou trop courtes.
Malgré
tout, j’ai commencé à avoir des craintes, et une plus particulièrement. J’avais
peur de perdre Chloé au profit de
Maman.
De ne plus me reconnaître, d’être une autre que je ne connaissais pas, à qui je
devrais m’adapter ou renoncer à cette Chloé
que j’aimais bien.
Par
chance, par hasard, au bon moment, je suis tombé sur cette lettre, ce petit
bijou écrit par Martin Petit qui soulevait cette crainte, mais me la montrait d’une façon tellement
différente. J’ai alors commencé à comprendre que Chloé et Maman
n’étaient pas vraiment étrangères l’une à l’autre. Que le choc de la rencontre
entre ses deux femmes allait sûrement se produire, mais que bien rapidement
elles deviendraient des alliées inséparables.
Aujourd’hui
quand je raconte cela, j’ai ce petit sourire en coin, parce que je comprends
tellement cette Chloé, mais en même
temps, je sais qu’elle est bien heureuse que Maman et elle se soient rencontrées et que Maman
ne lui a pas tout enlevé. Bien au
contraire, Chloé aussi a appris
quelques petites astuces à Maman.
Ma
redéfinition a été une des choses à laquelle j’ai beaucoup réfléchir durant ma
grossesse (en 2011) et drôlement aucun livre ne parlait du sujet qui me
préoccupait. Il y avait des sections sur toutes les autres
« redéfinitions » : Redéfinition du couple avec bébé,
« Et papa dans tout ça », Les hormones et les émotions, etc. On considère tellement que la grossesse est une
étape heureuse, normale, voulue de la mère qu’on ne soulève pas ce type de
questionnement. Et pourtant je suis bien certaine que d’autres mom-to-be font face à un questionnement similaire, la remise
en question du nouveau moi.
Je me demande qu'est-ce qui t'as fait changer d'idée par rapport à la vie de femme de carrière que tu voulais tant il y'a quelques années à peine? Qu'est-ce qui t'as amené à cette décision...
RépondreSupprimerGeneviève Crête
Premièrement la décision, c’est imposé à moi. Je n’ai pas changé d’opinion et je n’essayais pas d’avoir un enfant. La barre est apparue et j’ai dû réagir.
SupprimerJe crois que le fais que j’avais alors déjà une carrière et terminé mon baccalauréat changeait la donne et que ça a pesé dans la balance. J’ai quand même pris une semaine à réfléchir pour prendre ma décision, puisque je savais que ça changerait beaucoup de choses. Et en effet, c’était vraiment une nouvelle expérience pour moi. J’espère que ça répond bien à ta question.